vendredi 1 mars 2013

Odyssée chromatique #9 : Noir et Blanc

Après une série d'articles colorés, il ne serait pas correct d'oublier de causer un peu de la base, celle qu'on oublie parfois. Si tout le monde pense au vert, au bleu, au jaune ou au rouge lorsque l'on parle de couleur, le premier réflexe de chacun d'entre nous n'est pas de se représenter un paysage enneigé ou une nuit sans lune. Et pourtant il n'y a rien de plus fondamental que les deux couleurs évoqués dans les images précédents, c'est à dire le noir et le blanc (mais vous aviez deviné). Elles sont partout et leur présence rehausse l'éclat de toutes les autres, quand elles ne sont pas elles même les vedettes. (Tout) petit tour d'horizon.

 L'image est marquante : une prairie verdoyante, bordée d'une rivière, quelques vaches paissent paisiblement un peu plus loin, le soleil tape gentiment et juste au milieu de ce paysage champêtre se dresse un totem torturé aux formes étranges et effrayantes. Frappé par la foudre quelques année auparavant, il ne restait de cet arbre que quelques lambeaux noircis et calcinés, macabres restes de sa splendeur ligneuse passée.

 Mais le noir et le blanc ne sont pas uniquement des couleurs de deuil, nombreuses sont les espèces vivantes à les arborer avec le plus bel effet. Le papillon ci-dessus (probablement l'Ecaille tigrée Spilosoma lubricipeda) en est un bel exemple. On peut d'ailleurs se demander pourquoi l'espèce arbore ces teintes, si visibles dans bien des situations. A cette interrogation je n'ai pas de réponse.


Oiseaux très fréquent et le plus souvent ignoré, la Foulque macroule (Fulica atra) n'en est pas moins une bestiole intéressante. Malgré son aspect plus que plaisant, sa rondeur confortable et sa nage indolente, l'espèce n'est pas si calme que l'on pourrait le croire. En ce moment même, la saison des territoires et des batailles qui les accompagnent a commencé et il n'est pas rare de voir deux de ces charmants volatiles se voler dans les plumes avec la dernière énergie pour un coin de marécage. Ces escarmouches sont souvent assez bruyantes et se remarquent donc d'assez loin. Elles sont aussi très amusantes à observer.

 Pour terminer cet article, j'aimerais vous présenter un des plus gracieux papillon de nos régions (à mon goût). Il est également l'un de ceux qui portent le mieux leur noms puisque qu'un savant poète et observateur l'a nommé Demi-deuil (Melanargia galathea). Quoi de mieux pour cet insecte dont les ailes s'ornent dessus comme dessous d'un damier noir et blanc du plus bel effet ? Très courant dans nos régions, l'espèce volète joyeusement durant l'été, tout droit sortie d'un film noir et blanc. Cet individu a été photographié au petit matin, encore couvert de rosé et endormi par le froid. Mais dites-moi, ne voyez-vous rien qui vous étonne sur cet insecte ?

2 commentaires:

  1. Par chez moi, il faut aller dans les (rares) pelouses calcaires qui ont résisté à l'invasion humaine pour voir le Demi-deuil.

    N'aurait-il que 4 pattes?

    Merci Lucas pour ces photos, qui nous font partager tes émerveillements!

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  2. Il n'a que 4 pattes !!!:-o

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